Le premier ministre chinois est à Paris. Délicieuse nouvelle pour le commerce extérieur français qui entend bien en retirer quelques 10 milliards de commandes en tous genres, et en particulier des Airbus et des centrales électriques. Il faut savoir, en effet, qu'ancien ingénieur éléctricien, Li Peng, est un véritable passionné de centrale hydro-éléctrique. Une véritable bénédiction pour notre industrie donc.
Oui, mais voilà, Li Peng est aussi, et surtout, l'un des responsables du massacre de la place Tian Anmen. Un homme qui entend "évoquer le problème des droits de l'homme" mais n'entend surtout pas que quiconque fasse "acte d'ingérence dans la politique chinoise". Li Peng est aussi le symbole du martyr que fait endurer son pays au Tibet et à ses défenseurs. Plus de 200 parlementaires ont d'ailleurs fermement demandé à la Chine de "décoloniser" le Tibet. D'autre part, une grande manifestation partira du Trocadéro à Paris pour protester contre la venue de Li Peng. Une visite extrêmement embarrassant pour le gouvernement qui ne cesse de bouleverser le programme officiel du voyage du premier ministre chinois, et même d'en raccourcir sa durée. Ses sorties publiques sont limitées au strict minimum, et son départ pour le Luxembourg a été simplement annulé.
"Le client est roi" comme titrait ce matin Libération. Certes, si la France ne saisissait pas l'opportunité de ces contrats avec la Chine, d'autre pays le ferait. Mais est ce que les représentants de la France doivent taire toutes allusions aux Droits de l'Homme pour une poignée de milliards ?